Quand IKEA fait équipe avec Sonos pour une étagère qui fait aussi enceinte connectée, on se demande légitimement… ce qu’ils ont fumé ? D’un côté, IKEA qui nous vend des meubles aux noms imprononçables à monter soi-même (avec une ou deux vis en trop à la fin, évidemment). De l’autre, Sonos, qui nous sort des enceintes connectées un peu chères mais qui régalent.
Résultat : une enceinte qui se la joue étagère (ou l’inverse), et qui promet un vrai son signé Sonos, le tout pour moins de 120 €. Alors forcément, on se demande où ça coince.
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IKEA et Sonos nous pondent la SYMFONISK, un petit meuble qui chante
Qui aurait cru qu’IKEA, le roi du meuble en kit, et Sonos, le champion de l’audio multiroom, feraient un jour un bébé ensemble ? C’est exactement ce qu’ils ont fait avec la SYMFONISK étagère WiFi Gen 2.
Cette petite boîte rectangulaire est à la fois une enceinte et une étagère sur laquelle vous pouvez poser vos babioles (jusqu’à 3 kg, n’allez pas y poser vos haltères). C’est le ticket d’entrée le moins cher pour rejoindre la communauté Sonos, puisqu’une Sonos One classique vous coûtera facilement le double. Le concept est farfelu mais malin : pourquoi avoir une enceinte qui fait juste du son quand vous pouvez avoir une enceinte qui fait du son ET qui fait rangement ?
Mais la vraie question, c’est évidemment : est-ce que ça sonne aussi bien que ça range ? Parce qu’il faut trancher entre les fanboys de Sonos qui jurent que c’est « presque aussi bon qu’une Sonos One » et les audiophiles offusqués qui pointent l’absence de basses.
Une chose est sûre : si vous êtes déjà équipé Sonos et que vous cherchez des enceintes surround pas chères pour compléter votre installation home cinéma, ces petites SYMFONISK ont une place dans votre shortlist.
Design et finition : avec la SYMFONISK, IKEA fait du IKEA (et c’est plutôt rassurant)
IKEA n’allait pas bouleverser son style pour les beaux yeux de Sonos. On est pile dans ce qu’on attendait : des lignes ultra sobres, du fonctionnel et de la discrétion, à la limite du passe-partout. Ce n’est ni un coup d’éclat façon Bang & Olufsen, ni un look radical à la Devialet Mania. Mais ça reste cohérent avec ce que le géant suédois fait depuis toujours : du mobilier malin, astucieux, pratique et abordable.
L’étagère SYMFONISK, c’est une petite tablette de 31 x 15 x 10 cm, disponible en noir et en blanc, qui se fixe au mur avec deux supports métalliques fournis dans la boîte. Côté finition, pas de mauvaise surprise : plastique solide, peinture mate bien appliquée et grille frontale en tissu acoustique qui évite l’effet trop plastique un peu cheap.
Les commandes sont réduites au strict minimum : volume +/-, lecture/pause et puis c’est tout. Pas de micro pour assistant vocal, contrairement à la Sonos One. Pour le reste, tout passe par l’application Sonos. À l’arrière, on trouve juste le port d’alimentation et le bouton de connexion. Pas de port auxiliaire ni d’Ethernet. Il faudra vous contenter du WiFi.
Et voici une idée typique d’IKEA : le câble d’alimentation peut être discrètement caché dans les rainures prévues à l’arrière.
Vous l’aurez compris : rien de très excitant côté design. Mais ce n’était pas le but : l’étagère SYMFONISK n’est pas là pour attirer les regards, elle est là pour se fondre naturellement dans un intérieur à la scandinave, sobre et efficace.
À l’écoute : un son surprenant pour un meuble IKEA !
Tester une enceinte IKEA, c’est un peu comme goûter la cuisine d’un fast-food qui prétend faire du gastronomique… on s’attend au pire. Pourtant, dès les premières notes, la SYMFONISK étagère Gen 2 déjoue les préjugés.
On a commencé par une valeur sûre : « Feel Good Inc. » de Gorillaz via Spotify Connect, histoire de tester la restitution des graves et la dynamique globale. Première bonne nouvelle, la petite enceinte a du répondant côté basses. Sans aller chercher les graves profonds d’un caisson, elle délivre un rendu chaleureux, équilibré, avec juste assez de punch pour mettre une ambiance sympa dans une pièce de taille moyenne (environ 15 m² pour notre test). La ligne de basse est lisible, les médiums ressortent bien, et on apprécie la clarté des voix, sans distorsion notable à volume moyen.
On a ensuite enchaîné avec « Smells Like Teen Spirit » de Nirvana pour voir comment l’étagère réagit lorsqu’on pousse un peu le niveau sonore. On arrive à saturer légèrement si on force vraiment au-delà de 70 %, mais en conditions d’écoute normales, aucun problème à signaler. L’enceinte maintient une scène sonore cohérente.
En associant deux SYMFONISK pour une écoute stéréo, l’expérience grimpe logiquement d’un cran. On a testé ce setup avec « Paradise » de Coldplay : le son gagne clairement en ampleur, avec une spatialisation qui surprend agréablement pour cette gamme de prix. Pas de miracle côté précision des aigus, l’ensemble reste un peu mat à haut volume. Mais pour écouter ses playlists ou ambiancer un salon, ça fera le job.
Dernier test : on les a placées à l’arrière d’un home cinéma composé d’une barre Sonos Beam pour revoir la scène de tempête de sable dans « Mad Max: Fury Road ». Les effets arrière sont crédibles, et l’immersion gagne indéniablement en qualité, même si l’effet surround est très modéré.
Connectivité et fonctionnalités : pour la SYMFONISK, IKEA s’en remet entièrement à Sonos (pour le meilleur et pour le pire)
IKEA ne s’est pas pris la tête sur les fonctionnalités de sa petite enceinte-étagère SYMFONISK Gen 2 : elle est totalement dépendante de l’écosystème Sonos. Ça tombe bien, puisque c’est probablement ce que vous êtes venu chercher.
Concrètement, tout passe par l’application Sonos, toujours aussi intuitive et bien fichue, qui permet de piloter facilement vos playlists Spotify, Apple Music ou Deezer, d’accéder aux radios internet, ou de configurer le multiroom en un clin d’œil. Mais attention : la SYMFONISK étagère n’embarque ni micro, ni assistant vocal natif. Mais vous pouvez la contrôler avec Alexa ou Google Assistant via une autre enceinte Sonos compatible.
Côté streaming, l’enceinte prend en charge Spotify Connect et AirPlay 2. Les utilisateurs d’iPhone pourront donc diffuser leurs playlists sans ouvrir l’appli Sonos. En revanche, zéro Bluetooth : la SYMFONISK s’appuie uniquement sur votre réseau WiFi domestique. Pas vraiment gênant si votre connexion internet dépasse les 20 Mb/s sans coupures, mais problématique si votre box perd régulièrement le signal ou peine à couvrir toutes les pièces de la maison.
L’absence d’entrée auxiliaire ou Ethernet limite aussi les possibilités. Pour le branchement, c’est WiFi ou rien. Ça marche en petit appartement (moins de 60 m²) avec une box dans les parages, mais c’est une contrainte pour ceux qui voulaient brancher directement une platine vinyle ou un lecteur audio filaire.
IKEA et Sonos ont donc simplifié à l’extrême. Soit vous êtes totalement à l’aise avec l’univers Sonos, et vous serez satisfait, soit vous voulez plus de souplesse côté connectivité, et là, ça va vite vous agacer.
Installation de la SYMFONISK : première fois qu’on sort une perceuse pour tester une Sonos !
Franchement, on ne pensait pas sortir la visseuse un jour pour écrire un test d’enceinte. On s’est prêté au jeu, et on a encore tous nos doigts. Dans la boîte, vous avez tout le nécessaire pour accrocher la SYMFONISK au mur. Enfin presque tout : pensez juste à prendre le support mural SYMFONISK vendu à part pour 10 euros.
On a chronométré l’opération : une dizaine de minutes, montre en main, et l’enceinte-étagère tenait fièrement au mur. Mais si vous avez la phobie de la perceuse ou simplement la flemme, pas de panique : la SYMFONISK se pose aussi directement sur un meuble sans aucune fixation. Plug and Play, littéralement, mais vous perdez le côté « étagère ».
L’intégration de l’appli Sonos prend deux minutes maximum : l’enceinte est immédiatement détectée. L’application vous guide en douceur pour la configuration multiroom ou stéréo si vous avez une deuxième enceinte.
Verdict : IKEA fait du son, et c’est même pas dégueulasse
En allant chercher le savoir-faire audio de Sonos, IKEA ne prend aucun risque. La SYMFONISK étagère ne va pas retourner le cerveau d’un passionné de hi-fi équipé en KEF ou en Focal. Mais pour une centaine d’euros, on a une petite enceinte connectée qui tient la route, pratique, simple, parfaite pour ceux qui veulent :
- Écouter leurs playlists Spotify sans prise de tête ;
- Sonoriser une petite pièce ;
- Compléter un système Sonos sans exploser le budget.
IKEA et Sonos ont peut-être créé la porte d’entrée vers le multiroom pour Monsieur et Madame Tout-le-monde. Et puis, mine de rien, le concept d’enceinte-étagère est juste assez barré pour être attachant. Vous connaissez beaucoup d’enceintes sur lesquelles on peut poser ses clés, un bouquin et un petit cactus ? À l’opposé de cette approche ludique, des modèles haut de gamme comme le Beosound A9 5th de Bang & Olufsen misent davantage sur le design iconique et la qualité sonore exceptionnelle.
On aime 👍 | On aime moins 👎 |
Le prix imbattable à 120 € | Pas de Bluetooth ni d’entrée filaire |
Le concept original et pratique de l’étagère | Son un peu plat sur les aigus |
Compatibilité avec l’écosystème Sonos | Obligé d’avoir un bon WiFi, sinon, ça coince |
Application Sonos ultra simple à utiliser | Support mural vendu séparément à 10 € |
Installation rapide et facile même pour les phobiques de la perceuse | Pas d’assistant vocal intégré |
Bonne option économique pour compléter un système surround Sonos | Design un peu fade |