Test JBL Authentics 300 : l’enceinte semi-nomade aux basses (trop) gourmandes

JBL tente un coup de poker avec son Authentics 300, une enceinte WiFi à 329 € au format atypique : ni vraiment portable comme une JBL Xtreme, ni totalement sédentaire comme une Sonos Era 300, cette brique de 5 kg avec poignée en cuir crée sa propre catégorie : l’enceinte premium semi-nomade, taillée pour la maison mais qui peut faire l’impasse sur la prise secteur pendant 8 heures grâce à sa batterie intégrée.

Après deux jours à pousser cette drôle de boîte dans tous ses retranchements, on va voir si JBL a réellement créé l’enceinte hybride parfaite ou juste un machin qui ne sera ni assez portable pour les nomades, ni assez performant pour les audiophiles.

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JBL ressort les pattes d’eph, et ça lui va plutôt bien

JBL n’a jamais vraiment quitté son orientation rétro. Mais avec l’Authentics 300, la marque embrasse totalement l’esprit des seventies en poussant les curseurs du vintage à fond. Cette enceinte respire clairement l’époque des amplis à lampes et des vinyles qui tournent en boucle. Tout y est : la grille en mousse à motif gaufré, en nid d’abeille, clin d’œil aux célèbres JBL L100 de 1970, du bon simili-cuir noir surpiqué, des finitions métalliques dorées et une poignée pivotante aux coutures apparentes.

L’objet donne une impression de sérieux. La bête est massive (près de 5 kg), dense, rassurante, mais attention, ce n’est pas le genre d’enceinte portable qu’on glisse dans un sac pour un pique-nique improvisé. Ici, « portable » veut dire qu’on peut passer du salon à la terrasse ou du bureau au garage, pas plus loin.

On aime les commandes physiques à l’ancienne sur le dessus : une molette pour le volume et deux autres pour régler basses et aigus avec un éclairage LED discret en contour. Un petit côté « table de mixage du dimanche » très appréciable, même si les boutons auraient mérité un toucher un peu plus premium. JBL nous sert donc du vintage assumé sans tomber dans le cliché.

⚠️ Attention aux étagères instables
Sous l’enceinte, le radiateur passif de 6,5 pouces est bien visible et fait vibrer généreusement la surface sur laquelle l’Authentics 300 est posée quand on pousse les basses. Évitez donc les étagères branlantes si vous ne voulez pas provoquer un petit séisme dans votre salon.

Trois haut-parleurs et 100 W RMS pour faire trembler les murs

Avec son Authentics 300, JBL a décidé de ne pas lésiner sur la config audio : on retrouve un gros woofer de 13,3 cm pour apporter du punch dans les basses (ce qu’on attend évidemment d’une JBL), épaulé par deux tweeters de 25 mm pour assurer une spatialisation plus large et éviter que le son ne devienne brouillon quand on pousse un peu le volume.

Pour alimenter tout ça, JBL propose un ampli en classe D de 100 W RMS. L’enceinte a largement de quoi remplir une grande pièce de vie sans que le son s’essouffle à mi-chemin.

Côté logiciel, JBL propose une égalisation entièrement ajustable via son appli, ainsi que la calibration automatique « Auto Tuning » pour optimiser le rendu en fonction de la pièce où se trouve l’enceinte. Voilà pour la théorie. Reste à vérifier si tout ça se ressent vraiment quand on pousse le volume.

À l’écoute : cette JBL est puissante, mais parfois brouillonne

On n’allait pas tester une JBL avec un morceau acoustique qui murmure à l’oreille. On est parti directement sur un titre chargé en basses et en percussion, histoire de voir ce qu’elle avait vraiment sous le capot. On a donc mis « HUMBLE. » de Kendrick Lamar. Le morceau est porté par un kick ultra compressé qui nous permettra de juger la dynamique et la capacité de l’enceinte à gérer les attaques franches.

Verdict : la JBL fait exactement ce qu’on attend d’elle sur ce genre de piste. Le woofer pousse sans broncher et délivre des graves percutants, propres et surtout plutôt bien contrôlés. Mais attention : les basses deviennent un poil envahissantes avec les réglages d’usine dès qu’on pousse un peu le volume. La faute à ce gros radiateur passif sous l’enceinte qui vibre joyeusement.

En passant à « Teardrop » de Massive Attack, la tendance se confirme. Les basses sont omniprésentes, mais manquent un peu de définition et finissent par manger les médiums sur les passages les plus chargés. Heureusement, les deux molettes d’égalisation sur le dessus permettent de corriger le tir en baissant un peu les basses et en remontant légèrement les aigus.

Une fois ces ajustements faits, l’Authentics 300 régale ! Sur « Bohemian Rhapsody », les voix sont claires et bien définies, même si on sent que l’enceinte peine à restituer toute la richesse des harmonies vocales. Les aigus ne sont pas les plus fins qu’on ait entendus (on est loin de la précision chirurgicale d’une Sonos Era 300), mais le rendu reste agréable, même pour une écoute prolongée.

La JBL Authentics 300 est avant une enceinte de volume. Elle pourra sonoriser sans problème une pièce de 30 m² et même tenir la route en extérieur pour une soirée barbecue. De l’autre côté du spectre, quand on baisse vraiment le volume pour un petit Norah Jones ou Jack Johnson de fin de soirée, les voix restent intelligibles et les basses ne disparaissent pas complètement.

💡 Le test des aigus à fort volume
Comme sur la majorité des enceintes de ce format, les aigus perdent un peu en précision quand on monte franchement le volume. Dans le cas de la JBL Authentics 300, ça commence à se ressentir dès les 70 – 75 %. Sur un morceau dense, avec pas mal de détails dans le haut du spectre (cymbales, effets brillants, nappes synthétiques légères), ça peut devenir un peu brouillon. Typiquement, sur du jazz fusion ou des passages orchestraux chargés (type Radiohead époque A Moon Shaped Pool ou Snarky Puppy). Rien de rédhibitoire, mais ceux qui aiment tendre l’oreille sur les détails risquent de tiquer.

Connectivité, appli et assistants vocaux : JBL sort (vraiment) le grand jeu

JBL a bourré son Authentics 300 de presque toutes les connexions imaginables. À l’arrière :

  • Un port Ethernet, alors que la plupart des concurrents font l’impasse dessus ;
  • Une entrée mini-jack 3,5 mm pour brancher platines vinyles ou vieux iPod ;
  • Un port USB-C qui sert à la fois à charger vos appareils et à lire directement des fichiers audio depuis une clé USB.

Côté sans-fil, rien ne manque : WiFi double bande, Bluetooth 5.3 (mais malheureusement limité au codec SBC basique), AirPlay 2, Chromecast et Spotify Connect. L’enceinte intègre également Tidal, TuneIn et Amazon Music directement via l’app JBL One.

Le vrai tour de force technique, c’est la gestion simultanée d’Alexa et Google Assistant. C’est simple : personne ne l’avait fait avant. C’est une première historique. On a tenté de piéger l’enceinte : « Alexa, lance Daft Punk » puis immédiatement « Hey Google, quel est ce morceau ? »… et ça marche ! Seuls quelques cas tordus comme demander à un assistant d’arrêter ce que l’autre a lancé peuvent encore coincer. Pour les plus prudents (ou paranos), un interrupteur à l’arrière coupe physiquement les micros.

L’app JBL One propose un égaliseur à trois bandes, contrôle du volume et programmation du bouton « cœur » pour lancer votre playlist préférée en une pression. Petit bémol : pas d’intégration directe de Spotify ou Apple Music. Il faut passer par AirPlay ou Bluetooth, ce qui fait un peu radin pour une enceinte à plus de 300 €.

Ah, un dernier truc : si votre WiFi lâche, l’Authentics 300 bascule automatiquement sur le Bluetooth sans couper la musique. Pratique quand la Freebox fait des siennes en pleine soirée.

Verdict : une belle enceinte semi-nomade qui fait (presque) tout bien

La JBL Authentics 300 joue à fond la carte du rétro, mais ne vous fiez pas à son allure d’ampli des années 70. Sous le cuir et la grille gaufrée, c’est une enceinte ultra-moderne qui aligne du WiFi double bande, deux assistants vocaux simultanés, une appli plutôt complète et un gros coffre qui crache les décibels sans broncher.

Alors oui, elle n’a rien d’audiophile, mais elle reste fun, polyvalente, simple à utiliser, avec une spatialisation honnête et un son qui tient largement la route dans un grand salon, en terrasse ou même pour une soirée.

Attention à ses petites humeurs qui feront tiquer les puristes, avec des aigus qui s’effilochent un peu à fort volume et des basses parfois trop gourmandes. Attention aussi au codec Bluetooth limité. Mais dans l’ensemble, c’est un bon cru JBL.

💡 Pas vraiment de concurrent sur la catégorie « semi-nomade »
Ce n’est pas l’enceinte la plus fine, ce n’est pas la plus portable, ce n’est pas la plus connectée… mais c’est peut-être la plus cool ! Et à ce prix, dans cette catégorie un peu hybride entre sédentaire et nomade, elle n’a pas vraiment de concurrent.
👍 On aime👎 On aime moins
Le design rétro avec grille gaufrée, simili-cuir et vraies molettes de réglageLes aigus qui deviennent un peu brouillons au-delà de 75 % de volume
Le woofer qui envoie des graves puissants sans saturerCodec Bluetooth limité au SBC, pas d’AAC ni aptX
L’autonomie de 8 heures en usage réelBasses trop présentes par défaut, à corriger manuellement
La double compatibilité Alexa + Google Assistant, unique sur le marchéAppli JBL One qui plante parfois et manque d’intégration pour le streaming
Le basculement automatique sur Bluetooth si le WiFi lâche5 kg sur la balance, pas vraiment taillée pour les déplacements fréquents

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