[Test] Que vaut le Samsung Music Frame, le cadre photo qui diffuse du son ?

Samsung reprend l’idée de son téléviseur The Frame avec cette enceinte qui cache bien son jeu. On a affaire à un carré de 32 cm qu’on accroche au mur pour mettre en valeur une photo ou une affiche. À l’intérieur : une enceinte Wi-Fi avec deux woofers, deux tweeters et deux radiateurs passifs. Aucun affichage, aucun voyant, pas de batterie non plus : tout passe par le Wi-Fi et l’appli SmartThings… pour le meilleur et pour le pire !

Sommaire

Samsung Music Frame : le design avant le son ?

À première vue, difficile d’imaginer qu’il s’agit d’une enceinte. Le Samsung Music Frame HW-LS60D ressemble à un cadre décoratif carré, de 32 cm de côté pour 5,5 cm d’épaisseur, avec une façade noire mate entourée d’un liseré fin et uniforme.

L’ensemble est neutre, sans logo visible ni affichage lumineux, et peut recevoir un visuel imprimé au format 21 x 21 cm, glissé derrière une façade amovible. Affiche de cinéma, dessin, photo de famille, reproduction d’une pochette de vinyle… libre à chacun d’en faire un objet discret ou carrément flashy.

Sur une étagère, il passe pour un cadre déco un peu épais. Accroché au mur, il peut facilement se fondre dans une galerie de cadres. L’enceinte est livrée avec son support mural intégré, et le câble d’alimentation peut être discrètement dissimulé à l’arrière grâce à un système de gorge qui le plaque proprement contre le mur. Samsung a aussi prévu un capteur d’orientation interne : que le cadre soit posé à l’horizontale ou fixé à la verticale, l’enceinte adapte automatiquement la restitution sonore.

En main, le Music Frame donne une vraie impression de densité. Le châssis est rigide, la façade avant bien fixée et l’assemblage inspire confiance. On n’est pas du tout sur un objet fragile ou cheap. Le cadre est autoportant, il tient debout tout seul sur un buffet ou un meuble bas, sans pied supplémentaire.

⚠️ À savoir
Malgré son design soigné, le Music Frame n’est pas un objet totalement affleurant. Son épaisseur (5,5 cm) crée une saillie perceptible une fois fixé au mur, surtout si vous avez un cadre en bois ou en alu à proximité. L’effet est accentué si le mur est clair.

Connectivité : une enceinte sédentaire qui s’assume

Le Samsung Music Frame n’a pas de batterie. C’est une enceinte sédentaire qui propose le Wi-Fi double bande, un branchement Ethernet pour les installations plus stables et le Bluetooth 5.2 (codec AAC pris en charge, mais pas de LDAC ni aptX). C’est suffisant pour envoyer du son propre depuis un smartphone sans latence gênante… même si ce n’est pas la voie royale.

Le Music Frame est pensé pour fonctionner en Wi-Fi dans un salon ou un bureau connecté. Et sur ce point, Samsung a fait les choses sérieusement. L’enceinte est compatible AirPlay 2, Chromecast, Spotify Connect, Tidal Connect et peut lire les contenus Dolby Atmos via une TV Samsung en Wi-Fi direct.

Le tout passe par SmartThings, pour le meilleur et surtout pour le pire. L’appli est parfois capricieuse. On a dû s’y prendre par trois fois pour associer deux enceintes en stéréo, puis à nouveau à deux fois pour en faire des satellites surround avec une barre de son Samsung. Aucun souci en revanche pour connecter l’enceinte à une télé Samsung récente via Q-Symphony.

Alexa est de la partie, avec reconnaissance vocale intégrée. Évidemment, le micro peut être coupé via un interrupteur physique à l’arrière. Attention : Google Assistant n’est pas pris en charge en natif. Si vous êtes dans l’écosystème Google, il faudra passer par Chromecast et piloter depuis votre téléphone.

Côté hardware, le Samsung Music Frame est une affaire de compromis

Difficile de loger un vrai système audio dans un objet carré de 32 cm de côté pour 5,5 cm d’épaisseur. Samsung a quand même trouvé de la place pour quatre haut-parleurs actifs (deux tweeters et deux woofers) disposés à l’horizontale derrière la façade noire, avec en renfort deux radiateurs passifs positionnés sur les flancs pour muscler les basses sans alourdir la caisse.

Forcément, il n’y a pas d’évent, et ça s’entend (on le verra dans le test audio). L’enceinte diffuse vers l’avant, de façon assez directionnelle, mais la restitution reste large à l’échelle d’un petit salon. La gestion du grave repose en grande partie sur les radiateurs passifs, qui permettent d’obtenir un son rond sans imposer une profondeur plus importante au châssis.

Côté traitement du signal, le Music Frame embarque le SpaceFit Sound, un système de calibration automatique qui adapte la restitution à la pièce et à la position de l’enceinte. Ce système s’active sans intervention de l’utilisateur, en fonction des données du téléviseur s’il est appairé en Q-Symphony, ou via des réglages par défaut en écoute autonome.

À l’écoute : une scène sonore propre et cohérente, mais des graves qui plafonnent

Malgré ses contraintes de format, le Music Frame parvient à produire un son propre, homogène et plutôt bien calibré pour une enceinte de ce gabarit. Les quatre haut-parleurs actifs sont bien accordés, avec une scène cohérente, des médiums nets et une restitution vocale assez surprenante. On ne perçoit pas d’effet de boîte ou de résonance parasite, ce qui est déjà un bon point vu la forme atypique de l’enceinte.

Mais dès qu’on cherche de la matière en bas du spectre, les limites se font sentir. C’est logique : l’absence d’évent empêche la décompression naturelle de l’air dans l’enceinte, ce qui bride la profondeur et l’impact des basses fréquences. Samsung contourne ce problème avec deux radiateurs passifs latéraux. Sur des musiques pop ou électro légères, le compromis fonctionne bien. Les basses sont là, rondes, rarement baveuses. Mais il manque l’assise physique qu’on retrouve sur une enceinte bass-reflex.

Sur « Limit to Your Love » de James Blake, la ligne de basse reste audible mais ne descend pas assez pour créer cette tension presque physique qu’on connaît sur un système plus musclé. Aucun grésillement, aucun souffle, mais ça manque de coffre. On sent que l’enceinte est bridée par sa structure fermée. Sur « Hunter » de Björk, la spatialisation est relativement satisfaisante : les effets de panning sont bien gérés et la voix est ancrée au centre.

Le Music Frame fait le job en stéréo solo dans une pièce de 15 m², mais la scène reste très frontale. On n’a pas cette sensation d’espace qui enveloppe, et la profondeur reste quasi plate, même en jouant avec les réglages.

On a poussé « Technologic » de Daft Punk en soirée, enceinte posée sur un buffet dans un salon de 30 m². Les voix robotiques claquent bien, les claps sont nets, mais les basses n’ont pas la pression pour faire vibrer le sol ou faire taper du pied spontanément. Dans le mur opposé à l’enceinte, le son était beaucoup trop faible.

Et pour une écoute calme, type « Pyramids » de Frank Ocean ? C’est peut-être là que le Music Frame s’en sort le mieux. Voix bien centrée, instrumentation équilibrée, pas d’agressivité, le son est cristallin.

⚠️ L’enceinte taillée pour la voix
Clairement, c’est une enceinte pour de la Folk, du Country, du Jazz vocal et de la Soul sans basses tonitruantes. Si vous êtes très Tracy Chapman, Norah Jones, Fleet Foxes, Leonard Cohen ou même John Mayer, vous allez vous faire plaisir. Plus globalement, le Samsung Music Frame s’en sort très bien quand la musique est centrée sur la voix, avec une instrumentation claire, espacée et peu chargée dans le bas du spectre (guitare sèche, piano, cordes légères…).

Installation du Music Frame : pas une galère, mais faut pas trembler du tournevis

Le Samsung Music Frame est livré avec un système de fixation murale intégré directement au dos du cadre. Il faudra quand même sortir le matériel de bricolage : deux vis, une perceuse et un niveau sont fortement conseillés si vous voulez un alignement net. Aucun gabarit papier n’est fourni. Il faudra donc mesurer à l’ancienne, et la marge de tolérance est faible. Si les vis ne sont pas parfaitement espacées, le cadre ne s’enclenche pas correctement.

Une fois le rail mural fixé, l’enceinte se clipse facilement et tient solidement. Si vous préférez éviter les trous dans le mur, le cadre peut aussi être posé à la verticale sur une surface plane. Il est suffisamment stable et rigide pour tenir debout tout seul.

Pour l’alimentation, le câble fourni est fin et suffisamment souple pour se loger dans la gorge discrète située à l’arrière. La rainure guide le câble le long du dos de l’enceinte jusqu’à la sortie, en bas à droite. L’ensemble permet un rendu visuel net contre un mur blanc, sans câble qui pend en zigzag.

Une fois l’enceinte mise en marche, la reconnaissance via l’application SmartThings est rapide, à condition d’être sur le même réseau Wi-Fi. L’enceinte est détectée automatiquement, puis guidée étape par étape jusqu’à l’intégration dans l’écosystème Samsung. On a dû relancer le processus après une mise à jour du firmware, sans trop savoir pourquoi. Rien de bloquant, mais l’appli est capricieuse, clairement.

Verdict : le Music Frame, une enceinte murale stylée qui a du mal avec les basses

Le Samsung Music Frame n’est pas vraiment un produit conçu autour du son à proprement parler. Le postulat de départ est architectural, pas acoustique : proposer une enceinte qui s’accroche comme un cadre sans perturber l’équilibre visuel d’un intérieur.

Samsung a cherché une cohérence d’ensemble avec un design flatteur et rigide, une connectique complète, l’intégration avec les téléviseurs de la marque et un rendu flatteur pour les soirées un peu lounge. On est sur l’ambiance, le vibe, pas l’écoute audiophile.

L’enceinte n’en reste pas moins piégée par sa forme. L’absence d’évent, la direction frontale du son, le positionnement mural obligatoire… tout cela bride l’impact physique. Le grave reste sage, la scène sonore frontale et les écoutes riches en basses frustrent à mesure qu’on monte le volume.

👍 On aime👎 On aime moins
Le design carré personnalisable, discret et sans logoLe grave trop timide à volume soutenu
La compatibilité AirPlay 2, Chromecast, Spotify Connect, Tidal, AlexaPas d’évent : les basses manquent d’impact
L’intégration avec les TV Samsung (Q-Symphony, Dolby Atmos)Google Assistant absent en natif
L’installation murale propre avec goulotte pour le câbleApplication SmartThings instable et peu intuitive
Le rendu vocal cristallin sur les morceaux calmesScène sonore frontale, sans réelle profondeur

Nous serions ravis de connaître votre avis

Laisser un commentaire

Enceinte sans fil