Denon Home 150 : le test de l’enceinte Bluetooth

Quand Denon débarque avec une enceinte sédentaire compacte sous la barre des 200 €, on se demande forcément où est l’entourloupe.  

Avec sa Home 150, la marque japonaise (plus que) centenaire veut clairement chatouiller Sonos sur son terrain préféré : l’enceinte compacte multiroom et accessible. Et sur le papier, le résultat va probablement taper dans l’œil du mélomane qui compte ses sous : connectique plutôt généreuse, système HEOS pour le multiroom, et promesse d’un son étonnamment musclé en basses malgré un format poids plume. 

On va pas se raconter des histoires : soit on tient un vrai bon plan, soit on est sur un petit gadget sans intérêt qui mise tout sur le pedigree de Denon pour générer un peu de cash. Réponse dans quelques instants !  

Design et finition, rien de transcendant, rien de scandaleux

Clairement, Denon ne risque pas d’être nominé aux Red Dot Awards avec sa Home 150. Côté design, on est très loin du parti pris créatif d’une Sonos Era 300 ou du look radical d’une Devialet Mania 

Ici, on est sur un format rectangulaire des familles, et les dimensions rappellent la Sonos One (120 x 187 x 120 mm pour 1,7 kg). Mais on apprécie les angles doux et l’habillage en tissu acoustique plutôt flatteur (disponible en noire et en blanc). Bon, c’est un aimant à poussière, mais c’est propre à toutes les enceintes. On ne fera pas ce procès à Denon  

Côté finition, ça tient la route pour du matos à moins de 200 € : l’assemblage est propre et les matériaux font sérieux. Sur le dessus, Denon a placé un petit panneau tactile rétroéclairé qui s’active lorsqu’on approche la main. C’est gadget, on est d’accord, mais c’est sympa à l’usage, et franchement, on prend. Verdict sur le design et la finition ? Pas de coup de cœur, mais ça pique pas forcément les yeux. 

À l’écoute, Denon soigne les basses (mais oublie un peu les aigus) 

On attendait la Home 150 surtout sur la restitution des graves, Denon étant connu pour pousser un peu la basse sur ses petites enceintes. On a donc attaqué directement avec « Instant Crush » de Daft Punk pour tester la profondeur des basses.  

Verdict ? Franchement pas mal pour une enceinte de cette taille. La petite Denon tient le choc, la basse est ronde, profonde, elle descend étonnamment bas pour son format. Alors attention, on ne va pas se mentir : on n’atteint pas les infra-graves d’un caisson dédié, mais ça reste assez bluffant compte tenu du gabarit. 

On a enchaîné avec « Blinding Lights » de The Weeknd, histoire de pousser le volume et voir ce qu’elle avait vraiment dans le ventre. Bonne nouvelle : pas de distorsion notable, et les médiums restent nets, même en montant le son assez fort. Mais là où ça coince un peu, c’est côté aigus. Sur des morceaux exigeants comme « Get Lucky » ou « Uptown Funk », on sent que la Home 150 plafonne légèrement. Rien de catastrophique, mais ça manque un peu d’éclat, et il faudra éventuellement passer par l’égaliseur pour compenser. 

À l’usage, l’expérience reste agréable. En écoute simple, le rendu sonore paraît parfois un peu étroit, mais en associant deux Home 150 en stéréo, on obtient immédiatement une ouverture plus convaincante. Côté précision des voix, c’est au-dessus de la moyenne. Sur « Stay With Me » de Sam Smith, la voix ressort avec naturel, sans agressivité particulière. 

En gros : la petite Denon assume clairement son penchant pour les basses généreuses tout en gardant une certaine polyvalence. Pas (vraiment) une enceinte pour puristes, mais ça va suffire pour sentir le groove taper du pied  ! 

La connectique : Denon a fait ses devoirs (et ça se voit)

Côté connectique, la Home 150 a de vrais arguments à faire valoir, surtout face à la Sonos One qui se contente du minimum syndical.  

À l’arrière, Denon a placé une prise Ethernet (pratique pour éviter les galères Wi-Fi), un port USB-A pour lire directement vos fichiers audio depuis une clé ou un disque externe (testé, ça marche nickel), et une entrée mini-jack 3,5 mm idéale pour brancher une platine vinyle (ou si vous avez un smartphone qui a bien vécu). 

Niveau sans-fil, on est bon aussi : Wi-Fi double bande (2,4 GHz et 5 GHz), AirPlay 2 pour les fans d’Apple, et évidemment le Bluetooth… qui vous vaudra quand même une petite latence, autour de 200 ms. Pas gênant pour une playlist musicale, mais limite pour regarder Netflix, car le son ne sera pas parfaitement synchro avec l’image. À réserver donc exclusivement à l’écoute audio. 

Pour le reste, l’appli maison HEOS permet de configurer facilement l’ensemble en multiroom, de piloter les playlists Spotify ou Deezer sans prise de tête et d’associer deux enceintes Home 150 en stéréo en moins d’une minute chrono. Alexa répond présent côté assistant vocal, mais Google Assistant manque encore à l’appel. Rien de dramatique, mais c’est à noter. 

Denon a clairement bossé son sujet sur la connectique. C’est même étonnant pour cette gamme. 

Et en configuration home cinéma, ça vaut quoi ? 

La Denon Home 150 peut aussi servir en tant qu’enceinte surround dans un système home cinéma sans-fil.  

Si vous êtes déjà équipé d’une barre de son compatible HEOS (comme la Denon Home Sound Bar 550, par exemple), on vous recommande d’intégrer une paire de Home 150 en enceintes arrière si votre budget est trop limité pour viser plus haut.  

On a testé la config sur la fameuse course – poursuite dans les rues de Rome de Mission Impossible : Dead Reckoning, la scène où Tom Cruise essaie de semer la moitié de la police italienne au volant d’une Fiat 500 jaune vif, si vous voulez tout savoir. Et le résultat est franchement convaincant, surtout grâce aux basses généreuses qui donnent une belle ampleur aux scènes explosives.  

Évidemment, ce n’est pas au niveau d’un vrai kit surround 5.1, mais pour upgrader simplement une barre de son et s’offrir un surround sans-fil à moindre coût, c’est une très bonne option. 

Verdict final : la Home 150 ne réinvente rien, mais à ce prix, c’est pardonné 

Avec sa Home 150, Denon s’adresse typiquement aux actifs (jeunes et moins jeunes) qui veulent une enceinte casual, pas trop chère et surtout prête à diffuser un peu tout et n’importe quoi sans prise de tête.  

Elle fera largement l’affaire si votre usage principal se résume à balancer des playlists en fond pendant un dîner entre potes, sonoriser un petit salon, une chambre ou une cuisine. C’est parfait pour streamer Spotify, Deezer ou Apple Music sans s’arracher les cheveux sur une installation compliquée. C’est également une option intéressante pour ceux qui cherchent à compléter un système multiroom sans y laisser un rein (coucou Sonos). 

À l’inverse, certains feraient mieux de passer leur chemin : les puristes audiophiles, évidemment, ceux pour qui la finesse des aigus est non négociable, ou encore ceux qui comptent regarder du Netflix en Bluetooth. La latence d’environ 200 ms va vite vous rendre dingue. Idem pour ceux qui voient leur enceinte comme un objet déco : passez votre chemin, Denon n’a fait aucun effort pour vous convaincre.